vendredi 2 mars 2012

Le Retable de Boulbon

A propos du Retable de Boulbon...  
     "Le musée du Louvre conserve, depuis un don fait en 1904, une œuvre intense, énigmatique, étonnante de silence et d'austérité. " François Boespflug, auteur de "La Trinité dans l'Art d'Occident (1400-1460)".



Dans la chapelle Saint-Marcellin, se trouve une reproduction photographique. 
L'original (172cm x 228cm) est exposé au musée du Louvre.

Le Retable de Boulbon a été peint vers 1450 ; l'artiste reste, à ce jour, inconnu.
Il est contemporain du Couronnement de la Vierge (1453-1454, musée Pierre de Luxembourg, Villeneuve-lès-Avignon) et de la Pietà de Villeneuve-lès-Avignon (autour de 1455, musée du Louvre) d'Enguerrand Quarton.

Exécuté à l'origine pour l'église Saint-Agricol d'Avignon, il aurait été donné par le chapitre Saint-Agricol (fondé par le pape Jean XXII en 1316) à Saint-Marcellin de Boulbon vers 1537/1539. (Le prieuré Saint-Marcellin fut uni à Saint-Agricol en 1456).
Il fut placé derrière l'autel de Saint-Marcellin, alors église paroissiale du village.
Il est signalé dans les archives des visites pastorales: "1655: Chapelle de saint Marcellin; le mestre autel est orné d'un fort ancien et assez beau tableau ..."
En 1882 il est transféré dans la sacristie de la nouvelle église Saint-Joseph construite en 1875. Très abimé, le bois sur lequel il était peint étant vermoulu et la paroisse ne pouvant le faire restaurer, il est vendu en 1905 pour la somme de cinq mille francs or.
En 1923 il est transposé du bois sur toile avant d'être exposé à une place d'honneur parmi les Primitifs provençaux. 

Le tableau représente le donateur agenouillé (commanditaire de l'œuvre), Jean de Montagnac, chanoine de Saint-Agricol, présenté par l'évêque saint Agricol à la Sainte Trinité. 



 


Une colombe, symbole de l'Esprit Saint, relie Dieu, dont la figure apparaît dans une fenêtre, et le Christ, au centre, debout dans son cercueil, les mains jointes. Le Christ porte les marques de la Crucifixion.


La représentation de la Sainte Trinité, où l'Esprit procède à l'égalité du Père et du Fils, rappelle la doctrine du Crédo latin, soulignée par les paroles issues de la bouche de saint Agricol: telle est notre foi.
La droite est occupée par les instruments de la Passion.

Ainsi, le Christ partage le retable en deux parties qui s'opposent : à sa gauche un monde de souffrances et de ténèbres, à sa droite la vie et la lumière.

A une certaine époque on a ajouté, à côté de l'évêque les armes du chapitre Saint-Agricol (cigogne d'argent tenant dans son bec un serpent), le nom de saint Agricol et les armes du pape Jean XXII. 


Une analyse poussée de l'iconographie du tableau montre qu'à travers les instruments représentés, le Retable illustre l'entière Rédemption : Incarnation, Passion, Glorification.

D'après Félicien Betton et Pierre Fanchini



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